lundi 18 février 2008

Brésil Afrique

(Photo expo Brésil/Afrique)


L' Atelier de musique brésilienne travaille actuellement autour des musiques vocales directement issues de la présence africaine au Brésil.

Je vous livre intégral ce texte proposé par le site d' une radio de Montpellier: "Divergence FM" .

L’héritage africain dans la musique brésilienne

Aujourd’hui on parle d’une culture afro-brésilienne et les racines africaines sont présentes partout au Brésil, dans la musique bien sûr, mais aussi dans la danse, dans l’artisanat, dans le théâtre et le folklore, dans la manière de s’habiller, dans les fêtes populaires et dans le syncrétisme religieux qui caractérise tant le Brésil. Les brésiliens sont très fiers de leur origine africaine. Sans aucun doute la richesse culturelle et la singularité artistique du Brésil, surtout musicale, existent grâce à notre héritage africain et à la manière dont il a été intégré et adapté. Le Candomblé, religion afro-brésilienne, a exercé une très forte influence sur la musique brésilienne, non seulement au niveau rythmique mais aussi par les textes et des expressions qui font souvent référence au Candomblé. Le Candomblé est un culte apporté par les esclaves. Il a survécu au Brésil, surtout à Bahia grâce à l’astuce du syncrétisme, qui consistait à faire correspondre les divinités du Candomblé, les Orixas, aux Saints catholiques. Le Candomblé s’est diversifié dans le territoire brésilien grâce aux différentes origines africaines des esclaves. Les Bantos (Angola, Congo, Gabon, Zaïre et Mozambique) les Nagôs et Yorubas (Nigeria, Bénin). Le Candomblé existe dans d’autres régions du Brésil avec d’autres noms, comme il existe aussi aux Antilles où il est connu comme Vaudou. A Rio, le mélange du Candomblé avec le Spiritisme français a donné naissance à un culte particulier qui est la Umbanda. Les rituels du Candomblé sont accompagnés par la musique, comme toute cérémonie en Afrique. On utilise surtout des tambours et des percussions comme le Agôgô, et cette musique, les batuques, accompagnent les chants qui sont jusqu’à aujourd’hui entonnés dans la langue d’origine. Un autre grand héritage africain est bien sûr la capoeira, forme de lutte, de danse, d’art martial, de philosophie de vie, qui a énormément contribué à la variété rythmique de la musique brésilienne avec notamment l’apport du berimbau, instrument qui reste très rustique mais qui a une rythmique très forte et très contagieuse. L’influence africaine est très forte dans la cuisine brésilienne. Le lait de coco, l’huile de palme, le piment malagueta, le haricot noir, et les plats comme le vatapá, le caruru, le mungunzá, le acarajé. De l’Afrique vient aussi la manière de cuisiner très relevée, l’utilisation de la cuillère en bois et des ustensiles en terre. En mélangeant des ingrédients de la cuisine africaine avec la cuisine portugaise et celle des indigènes, on a créé la cuisine brésilienne. On trouve souvent des références à la cuisine afro-brésilienne dans la musique brésilienne, notamment dans les chansons de Dorival Caymmi. Mais l’héritage africain le plus fort au Brésil est bien sûr présent dans la musique et dans la danse. On y trouve un nombre important de danses apportées par les esclaves : Le batuque, qui désigne aussi une danse, mais aussi le carimbó, le bambelô, la samba de roda, le jongo, le caxambu, la umbigada (danse du nombril). Ces danses sont souvent encore pratiquées au Brésil. Une quantité importante d’instruments sont aussi d’origine africaine. En plus du berimbau et du agôgô, le atabaque, le marimba, le timbau, le caxixi, le ganza. Au niveau de la musique c’est dans la samba, où l’apport a été le plus important. Dans les chansons qui évoquent les racines africaines, les termes utilisés montrent que, en plus des coutumes et des croyances, les peuples africains ont bien sûr ramené au Brésil leurs langues et que ces langues comme le Yoruba par exemple, sont encore utilisées, plus de 100 ans après la fin de l’esclavage, surtout dans les rituels du Candomblé. Mais aussi, dans le lexique de la langue portugaise brésilienne, plusieurs termes africains et expressions existent : cachaça, moleque, caçula, cachimbo, fuzué, axé, abadá, saravá. Même dispersés dans le territoire brésilien, en fonction des cycles économiques qu’on a connu au Brésil et qui ont exploité la main d’œuvre esclave (la canne à sucre, le coton, l’or, le café), les africains ont réussi à préserver une partie de leur culture et à la transmettre. Cette culture a permis de conserver une partie de leur identité et de résister à l’esclavage. Les exemples de résistance sont nombreux à travers les quilombos et les quilombolas dont le plus connu est le quilombo de palmares, dirigé par Zumbi, qui est devenu aujourd’hui un vrai mythe. Un quilombo était une cité, une institution politique, défendue par des guerriers, qui abritaient les esclaves fugitifs. Le métissage de la société brésilienne et le mélange culturel ont toujours été dans le centre d’intérêt de plusieurs artistes. Un bon exemple de ce mélange culturel se trouve dans le répertoire de l’interprète Clara Nunes. Elle a enregistré toutes sortes de genres musicaux comme la congada, la ciranda et la samba aussi. Malgré sa courte carrière, Clara Nunes a beaucoup contribué à mettre en valeur l’univers afro-brésilien. Clara était très attachée à cette culture et a été un des premiers artistes brésiliens à partir en Afrique (en 71) en quête des racines africaines ; avant les mouvements afro-bahianais, avant que Gilberto Gil, Martinho da Vila et d’autres entâment le même parcours. Mais la musique brésilienne a plusieurs autres exemples d’artistes très proches des racines africaines, comme Clementina de Jesus, Dona Yvone Lara, João da Baiana, les groupes afro bahianais et Virginia Rodrigues. Bien sûr, on ne peut pas parler des racines africaines au Brésil sans parler de Bahia ; c’est là, sans aucun doute qu’elles sont les plus fortes et qu’elles ont été mieux préservées. Pour quelle raison ? Le nombre de descendants d’esclaves a été plus grand et l’héritage africain plus important ; grâce aussi au Candomblé qui est resté très proche de l’Afrique et grâce au syncrétisme religieux également. Mais il existe une explication plus anecdotique. En fait, quand le continent sud américain s’est séparé du continent africain et que l’océan Atlantique s’est formé, cette séparation a failli se faire au niveau des terres à l’intérieur de Bahia (rift du Recôncavo). On peut donc dire que Bahia aurait pu être en Afrique aujourd’hui. Les liens sont donc effectivement très profonds. C’est à Bahia que se sont organisés les principaux mouvements afro-brésiliens ( Ilê Ayê, Araketu, Filhos de Gandhi), les premiers groupes de musique afro-brésilienne ( Olodum, Ilê Ayê), les premiers afoxés (groupes carnavalesques) qui ont, par leur persistance, réussi à imposer leur présence au carnaval de Bahia. Carnaval dont ils sont aujourd’hui le vrai symbole. Le métissage est à la base de la société brésilienne. Notre démocratie raciale laisse encore beaucoup à désirer mais elle est unique dans le sens où elle a réussi à préserver la diversité culturelle, et la musique brésilienne est le meilleur exemple de cette diversité.


(Photo d'un tableau de Inès Perlo)


Ici un chant de Candomblé pour la déesse Yemanja

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Je vous propose quelques traces sonores des morceaux travaillés à l'atelier :

Ici l'ensemble de Eduardo Lopes chantant Exu et Oxala
C'est à partir de cet arrangement que nous travaillerons

Ici, deux extraitx plus "bruts" des mêmes morceaux :
Une vidéo sur Exu, extraite du film "Dança das Cabaças"



Et ici Le Canto de Oxala, interprété par Rita Ribeiro (filmée depuis le public au festival de "tecnomacumba" (Gloups !!!)




Ici un montage vidéo consacré à Oxum sur l'envoutante voix de Maria Bethania



Baden Powell ici dans le "Lamento de Exu" un extrait de son disque co écrit avec Vinicius de Moraes en 1966: Afro - Sambas

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Et ici vous pouvez écouter (j'espère ...chez moi ça marche pas terrible!)
des extraits du super album éponyme de Monica Salmoso et Paulo Bellinatti.



Cliquez ici

20 commentaires:

Anonyme a dit…

ben oui encore bluffé! je te laisse un message juste histoire de dire que je vais te faire enlever avec obligation de venir travailler à aulnay et tous les soirs j'irai prendre une tasse de formation musicale!!na!!
bon je reste anonyme et méconnaissable bien sûr vu que je fais mon "ale caïd ah"
et que le zétempois pourraient me retrouver !!

Anonyme a dit…

mais de toute façon oon se demande si ce trésors sont lus!!!j'en profite et c'est trop top!!!

Anonyme a dit…

c'est super anonyme dis-donc "aulnay" boy..... t'as pas autre chose comme couverture diplomatique???
l'anonyme flemmarde qui signe: valérie m

et pis d'abord tu ne nous l'enlèves pas paski fo ben kiai dezavantages à habiter ds des p'tits trous, des p'tits trous....; et c'en est 1 de taille
allez, bisous quand même,
à dimanche....

Anonyme a dit…

Superbe album très hypnotique du duo Monica Salmoso et Paulo Bellinatti, on ne le répétera jamais assez.

Pour l'influence de l'Afrique sur les musiques du Brésil, elle est évidente ! et l'historien de jazz René Langel va jusqu'à affirmer (et je pense qu'il a raison) qu'on trouve bien plus d'Afrique dans les musiques brésiliennes ou cubaine que dans le jazz nord-américain (nettement plus influencé par les chansons populaires européennes comme celles d'Irlande, la musique religieuse occidentale et plus tard par la musique classique impressionniste voire dodécaphonique)

Anonyme a dit…

Ahhhhhhhhhh mon cerveau vient de faire tilt, ben oui il est qd même 12h45, après une bonne matinée à la migraine, sur l'identité de ce kfigaro, que je lis régulièrement sur le forum de bossa nova; j'en profite pour remercier les prinicipaux "animateurs" et les occasionnels car j'y ai déjà trouvé plein de trésors, genre partitions de jobim, discussions sur "estate" (d'ailleurs je cherche la partition et une version de nougaro puisqu'on y apprend qu'il l'a interprété) etc...
valérie m

brigitte jacquot a dit…

allez ... fidèle parmi les fidèles ...je t'apporte la partition samedi!

Anonyme a dit…

tu sais que t'es trop adorrrrrrrrrrrrable (comment dit-on en brésilien???? j'ai pas encore reçu ma méthode m......)
de quoi démarrer les vacances avec des délices à déguster, merciiiiiii
bizzzzzzz
valérie
faudrait p'têt quej'me décide à m'enregistrer comme blogger????

brigitte jacquot a dit…

Allez hop ! c'est dit c'est fait ! (en trois clic!)

valérie m a dit…

j'essaie,
j'avoue que ça m'a demandé plus de 3 clics!!!!
la quiche du blog a encore frappé...
t'as vu brigitte, ya plein de commentaires en ce moment....
tes p'tits doigts doivent bien chauffer sur le clavier en plus des part que tu nous envoies....
je ne sais pas si c'est bon pour le doigté pianistik mais en tout cas on s'entraîne!!!

brigitte jacquot a dit…

Oh ! super ! bienvenue Valérie des bois et des vallons ...
Un petit avatar peut être maintenant ???
c'est vrai que c'est très casse pied ce truc de l'identité blogger ...

fleury a dit…

super une nouvelle blogeuse bienvenuti! je pars voir la graine et le mulet et je vous raconte après avoir réécouté mes vieux md une partie de l'après midi! trop cool!!

Anonyme a dit…

bon, promis, j'arrête de laisser des commentaires à chaque occasion, je sais pas ce que j'ai ce soir ...
le morceau de l'ensemble d'Edouardo, c'est très très beau, quand ça descend doucement, on entend bien toutes les voix , je me demande toujours comment ça fait quand nous on chante, d'être dehors, ça me fait envie pour ça (nan, je délire pas au point de nous... mais quel nous, d'ailleurs, comparer au groupe d'EL).

c'est parti pour le fgumhywf...

brigitte jacquot a dit…

T'as vu Valérie ELLE elle s'est enregistrée ! fini les slkfghmqretç!

Virgiki a dit…

en fait, c'est passe que j'ai 2 noms de blog !!!
le prochain, je prends un nom suédois !!!

Virgiki a dit…

mais d'ailleurs, MEME avec mon nom de blog, fo écrire les trucs bizarres

brigitte jacquot a dit…

mouais...c'est sûre que ça va te changer des gcermiolaf!

valérie m a dit…

Honte sur moi....
certes enregistrée, mais handicapée quand même, car j'avais écrit au sujet de l'enregistrement du groupe d'Ed, et .... a pô marché, bouhhhhh
Je répèpète puiske pas douée:
le 2ème morceau: je suis tombée en pamoison, et je te suppliais brigitte de faire qqchose , quite à appeler ton orisha à la rescousse (dont je ne me rappelle plus le nom d'ailleurs...) bref, on reconnait bien là la "patte" de ce cher Ed, et franchement, voilà!!!! On va trouver 1 moyen de le soudoyer....
bizzzzzateintes du soir

brigitte jacquot a dit…

hé bien moi j'ai été baptisé Iansã; la deésse des vents et des tempètes ...alors qu'est ce que tu crois ...le 2° morceau héhé, il est Déjà dans ma boîte à trésors ...pour le prochain cours!!!

valérie m a dit…

trop bien, même pas besoin de soudoyer le georges clooney brésilien!
Si c'est pas de la transmission de coup de foudre musical ça.... normal avec une déesse de la tempêêêêête!!!
C'est quand le prochain cours??? après demain, iiiiiiiiiihhhhhhhhhaaaa.
le début des vacances est euphorisant lorsqu'on découvre ce petit bonheur en perspective.

fleury a dit…

ça y est elles sniffent toutes des partitions brésiliennes à haute dose gare aux neurones!!!