mercredi 30 janvier 2008

... ET SALADE D'ÉTÉ ?

Après la soupe d'hiver ... Une petite Salade de Fruit d'Été ??

Après l'Homme - Légumes, comment ne pas rendre hommage à la Femme - Fruits!

The "Lady in the tutti frutti hat" ... La "Pequena notavel"- la "petite remarquable"- de 1,53m ... la petite Carmen née au Portugal,


la Brazilian Bomb shell d'Hollywood, la Rosita ,la Chiquita, la Dorita, la Chita, de la 20th Century Fox ... celle qui, dans les films qu'on lui fait tourner, représente toute l'Amérique du Sud à elle seule, l'Amérique des années trente, de Roosevelt et de la "Good Neighbour Policy" , une Amérique du Sud qui s'offre à celle du Nord, enfin que le Nord veut s'offrir sur un plateau, comme cette petite femme fruit s'offre dans ses films, Rosita du Brésil, Chita d'Argentine, Chiquita du Mexique, Dorita de Cuba, jamais la même, toujours la même.

Une jupe qui laisse voir les jambes et les pieds nus dans d'improbables chaussures, un chemisier volumineux, de la couleur, des motifs de fleurs, de végétaux, un panier garni sur la tête, ventre exposé sous les volants, des volants, des volants, du brillant du cliquant, léger, frivole, c'est Elle, c'est La Femme Latino ...

En 1939, le Bahianais Dorival Caymmi compose " O que é que a baiana tem ? Quelles sont donc les qualités de cette femme de Bahia ?

O que é que a baiana tem?
Só vai no Bonfim quem tem...
O que é que a baiana tem?
Les paroles répondent :
Um rosário de ouro, uma bolota assim
Ai, quem não tem balangandãs
não vai no Bonfim
Ôi, quem não tem balangandãs
Não vai no Bonfim
Ôi, não vai no Bonfim

" Elle a des boucles d'oreille et des bracelets en or, une tunique en dentelles, un jupon bien froncé, des sandales décorées et une grâce infinie…



La femme qui s'offre et qu'on peut s'offrir.



Qu'y a-t-il dans son panier ?
Qu'y a-t-il " No tabuleiro da baiana" ? (Sur le plateau de la Bahianaise…) nous dit la chanson d'Ary Barroso, enregistrée en 1936 : plein de gourmandises aussi délicieuses à manger qu'elle même est à croquer !
No tabuleiro da baiana tem
Vatapá, oi
Caruru
Mungunzá
Tem umbu
Pra ioiô
Se eu pedir você me dá
O seu coração
Seu amor de iaiá

No coração da baiana tem
Sedução
Canjerê
Ilusão
Candomblé
Pra você

Juro por Deus
Pelo senhor do Bonfim
Quero você, baianinha, inteirinha pra mim
E depois o que será de nós dois
Seu amor é tão fulgáz, enganador

Tudo já fiz
Fui até num canjerê
Pra ser feliz
Meus trapinhos juntar com você
E depois vai ser mais uma ilusão
No amor quem governa é o coração


.
Son panier à Carmen, il est sur sa tête. Rempli de fruits exotiques, d'oranges et de bananes mûres à point,
Prête à ravitailler tout un continent, la voici qui débarque de son paquebot de sa croisière mille fois recommencée, qui débarque comme on débarque les cargaisons de fruits et de café sur le port des villes du Nord; des vastes plantations du Sud, jusqu'aux cuisines du Nord, l'exotique qu'on domestique,
"Mangez-moi" chante-t-elle en dansant sa samba bahianaise, ou mexicaine, ou cubaine ... peu importe ... Exotique !!!


Avec Carmen, Hollywood et toute l'Amérique invente le Tropical !







Des histoires d'amphétamines et de barbituriques en tout genre, de mariage catastrophique, d'alcoolisme ? Ou comment rester une femme indépendante et forte quand on s'est laissée façonner en icône par Hollywood business ... Toujours la même histoire ...

Le plus dur pour elle semble avoir été la controverse qu'elle a rencontrée à son retour dans son propre pays.
Disseram que Eu Voltei Americanizada
(Vicente Paiva and Luiz Peixoto)

Disseram que eu voltei americanizada
Com o "burro" do dinheiro
Que estou muito rica,
Que não suporto mais o breque do pandeiro
E fico arrepiada ouvindo uma cuíca.
Disseram que com as mãos estou preocupada
E corre por aí -- que eu sei -- um certo zum-zum
Que já não tenho molho, ritmo, nem nada
E dos balangandans, já não existe mais nenhum.
Mas prá cima de mim, prá que tanto veneno
Eu posso lá voltar americanizada
Eu que nasci com o samba, e vivo no terreiro
Tocando a noite inteira, a velha batucada.
Nas rodas de malandros, minhas preferidas
Eu digo mesmo que te amo, e nunca "I love you"
...

Je me lançe dans la traduction:
Ils ont dit que je suis rentrée "américanisée"avec ce sacré argent, que je suis très riche que je ne peux plus supporter le bruit du pandeiro et que je reste ? ... quand j'entends la cuica; ils disent que j'ai les mains très occupées; il y a une rumeur, je sais exactement, qui dit que je n'ai plus "d'épices", plus rien, et que, de tous les emblêmes de Bahia que je portais, il n'en reste plus un.
Pourquoi me balancent-ils tout ce poison? Comment aurais-je pu revenir "américanisée" ? Je suis née avec la samba, et je vis au milieu des écoles de samba, celles qui jouent toute la nuit les rythmes d'autrefois, c'est ça que je préfère; être au milieu des favelas et de ceux qui jouent la samba, j'ai toujours dit 'Je t'aime" en portugais, jamais en anglais ...



Elle meurt d'une crise cardiaque, en Amérique du Nord, dans sa maison de Beverly Hill.
Elle est enterrée en Amérique du Sud, à Rio de Janeiro, et plus d'un million de personnes suivent le cortège funèbre.
Elle a 46 ans.



Carmen Miranda était à coup sÛr une Chica Chica Boum Chic !





Si vous voulez vous amuser à compter ses chapeaux, allez faire un tour ici !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je préfère la salade de fruits au café, elle est ... trop ... tout !
peut être une sorte de fée, brésilienne, battue, chantante, souriante, insolente, partie cassée mais belle encore